det_Calliandra, la gladiatrice: L'esclave de Rome (French Edition) by Clemente Amandine

Auteur:Clemente, Amandine [Clemente, Amandine]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2023-12-08T23:00:00+00:00

Chapitre 20

Ce que l’empereur désire…

Le chemin du retour se fit en silence. Calliandra resta auprès de Némée qui avançait péniblement à cause de sa récente blessure. La gladiatrice avait conscience du sacrifice silencieux qu’avait fait le fauve pour guérir ses plaies et elle était reconnaissante. Elle sentait qu’un lien puissant l’unissait à cet animal, un lien naturel et indissoluble. Lorsque ses yeux d’ambre se posaient sur elle, elle avait l’impression qu’il pouvait lire son cœur et percer les mystères de son esprit. Il la regardait toujours avec bienveillance et semblait ainsi lui promettre une fidélité éternelle. Tibalte se rapprocha doucement d’eux pour tenter de parler avec Calliandra. Il voulait savoir comment elle se sentait après les révélations de la prêtresse et si elle ne souffrait plus de l’attaque de la lionne dans l’arène. Calliandra perçut un mouvement à ses côtés et tourna légèrement la tête sans s’éloigner de Némée. Elle esquissa un faible sourire en découvrant le visage de Tibalte mais il s’évanouit aussitôt. Un voile noir couvrit ses yeux. Le celte saisit sa main dans un geste un peu vif, il craignait de la perdre une nouvelle fois et ne voulait pas la laisser fuir. Némée devint alors agressif et se mit à rugir. Calliandra glissa ses doigts dans sa crinière en lui intimant l’ordre de se calmer puis le rassura. Tibalte ne l’avait pas lâchée pour autant et elle ne put l’ignorer.

— J’aimerais savoir comment tu vas, murmura-t-il dans un souffle, persuadé qu’elle ne répondrait pas, perdue dans un tourbillon d’incertitudes.

— Je vais bien, finit-elle par dire d’une voix neutre. La journée fut bien étrange.

Elle voulut ajouter quelque chose mais aucun son ne parvint à franchir ses lèvres. Tibalte pressa sa main dans la sienne pour l’encourager à parler. Il vit ses épaules se détendre et ses pas ralentir. Il comprit qu’elle n’allait pas si bien qu’elle le prétendait mais que les mots ne sortaient pas.

— J’ai eu tellement peur de te perdre, avoua le celte pour lui faire comprendre que les révélations dont elle était l’objet ne changeaient rien aux sentiments qui l’animaient.

— Tu étais prêt à mourir pour moi. Tu m’aurais laissé te tuer lors du combat.

Il ne s’agissait pas d’une question mais d’un constat. La voix de Calliandra trahissait son émotion.

— Je serais prêt à tout pour te protéger.

Calliandra ralentit davantage et planta son regard dans celui du gladiateur. Ses yeux étaient troublés par une multitude de sentiments contradictoires qui se disputaient la première place. Elle aussi avait eu peur pour lui. Elle aussi aurait donné sa vie pour ne pas avoir à affronter cet homme dont elle était indéniablement éprise.

— Je crains de ne plus être celle que j’étais pour toi. Je ne trouve ma place nulle part. Ma mère me manque, ses bras, son réconfort, sa présence. Elle aurait su m’apaiser mieux que personne en ces temps indécis. J’ai peur de la solitude. J’ai peur que tu te détournes de moi. Le peuple a raison, je suis une erreur de la nature, une espèce de monstre.

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